Sécurité Travaux publics : la SADE apporte de l'eau au moulin

La SADE, spécialisée dans les réseaux d'eau, teste en permanence des innovations sur ses chantiers pour diminuer les risques et améliorer les conditions de travail.

L'activité est multirisque à la SADE (Groupe Veolia), qui intervient dans la conception, construction et maintenance des réseaux d'eau en France et à l'international.

Eric Vialan, animateur SQE¹ très dynamique à la Direction régionale Sud (en photo), apporte une vision homogène de la sécurité sur 4 agences : Marseille (13), Seyne-sur-Mer (83), Nice (06), Vendargue (34), soit 80 responsables de chantier, 270 salariés.

À l'affût de « solutions techniques et économiques adaptées », il commence toujours par « une présentation au CHSCT », avant « la phase test sur chantier ». Un « retour d'expérience » valide l'adoption. Pour cela, « il faut nouer de bonnes relations avec les fournisseurs ».

Travaux de nuit : « Rendre visibles nos opérateurs. »

À Nice, 4 équipes d'astreinte tournent la nuit 6 mois dans l'année. « Face au risque routier, il faut penser à la protection des hommes. » La route barrée reste la mesure idéale, mais les autorisations de voirie sont rares, de même que les balisages lourds (GBA béton).

3 solutions sont en test depuis 2017 :

• Gilet LED. « Il se voit de très loin. Testé sur un chef d'équipe en novembre 2017, il a fait boule de neige auprès de tous ses co-équipiers. » Autonomie des piles : 50 h.
• Balises LED magnétiques : très polyvalent, ce dispositif  peut se fixer sur panneau, au sol, (pour orienter les usagers de la route, en complément des cônes standards), ou sur un véhicule. Visibles à 1 km, 360°. La valise sert de chargeur (12v ou 220v avec transfo). Autonomie : 60 h. Résistance : 3 tonnes. Étanche. Existe en plusieurs couleurs.

« L'idée m'est venue avec un jeune conducteur de travaux. La batterie de sa lanterne jaune était à plat. »

Le coût d'une valise 5 balises est nettement plus intéressant qu'un panneau Triflash standard.

• Bandeau lumineux sur le pourtour du casque. Clignotant ou continu, « il éclaire à 180° et permet de se faire repérer de loin par les usagers de la route. » Recharge sur prise USB. Autonomie : 9h.

Risque électrique

• Ce disjoncteur différentiel de protection individuelle détecte les défauts de courant à 30 milliAmpères et contrôle en permanence la présence de mise à la terre. En cas de défaut, le courant est immédiatement interrompu. Manchon anti-flambage.

« On l'appelle la prise bleue. Nos 80 chefs d'équipes en sont équipés depuis 2016. »

• Une barre à mine isolée qui supprime le risque d'électrocution à proximité de réseaux.

En test à Marseille et à la Seyne-sur-Mer depuis 6 mois, le retour d'expérience est sans appel : « le top du top, légère et très maniable. Les opérateurs n'en veulent plus d'autres ! »

À noter qu'il faut 2 barres à mine pour soulever des pièces lourdes, car elle se courbe facilement. Poids : 4,5 kg. Résiste à une tension nominale jusqu'à 1 000 volts.

Risques liés à l'outillage : substitution de la découpeuse thermique

Au niveau national, 1 accident du travail tous les 2 mois est lié à une découpeuse thermique. Le rebond peut causer des lésions graves. Pourtant, c'est l'outil le plus utilisé, le plus souvent pour découper la fonte. Le directeur régional Sud a demandé de la remplacer par un modèle plus sécurisé.

3 modèles de scie sont actuellement en test sur chantier :

• une scie équipée d'un système de frein à roue, activé par capteur. En cas de rebond, le disque se bloque et le moteur est stoppé.
• une scie orbitale : « posée directement sur le tuyau, elle supprime le risque de rebond. » Testée sur tuyau fonte, elle coupe et chanfreine en même temps.
• une tronçonneuse à chaîne diamantée : « elle ne coupe pas. » Pour tuyaux fonte et canalisations béton.

« On va vers un mix de ces matériels en fonction de la complexité et du linéaire. Pour chaque modèle, les opérateurs reçoivent une formation de 2h00 par le fournisseur. L'employeur la formalise par l'octroi d'une carte d'habilitation. »

Risque d'ensevelissement : blindage systématique

« La formation au blindage adapté des fouilles est obligatoire pour tout nouvel embauché. »

La SADE dispose également d’un parc d’aspiratrices pour intervenir à proximité des réseaux. « Les pioches à air permettent aussi de décompacter le terrain sans agresser un réseau. »

La SADE maîtrise également toutes les techniques de rabattement de nappes pour travailler au sec.

Mesures organisationnelles et formations

• Autorisation d'intervention à proximité des réseaux (AIPR) : « 100% du personnel a passé l'examen QCM », obligatoire depuis le 1er janvier 2018.
• Risque Incendie : des départs de feu peuvent se produire par la découpe de fonte en forêt.

« Tout le personnel a reçu une sensibilisation et une formation ad hoc à la manipulation de l'extincteur sur feu réel. Un équipier de première intervention est présent sur chaque chantier. »

• Risques liés aux manœuvres d’engins : interdiction de manœuvrer un véhicule sans la présence du « chef de manœuvre » (responsable de chantier ou son adjoint). Signalé par un gilet orange (différent du gilet jaune), il guide toute entrée/sortie d'engin ou PL sur chantier. Il encadre aussi l'élingage et le levage.
• Le séminaire SQE¹ national annuel animé par la direction de la performance permet l'échange de bonnes pratiques entre la trentaine de préventeurs chez SADE, filiales comprises.
• « Les bons réflexes pour travailler à proximité des réseaux souterrains » : c'est le titre du guide de bonnes pratiques qui vient d'être publié par RTE. M. Vialan, préventeur auprès de RTE, a participé activement au groupe de travail. « Ce document fait foi sur tous les chantiers. Il est distribué en interne et à toutes les entreprise qui travaillent pour RTE. » Prochain groupe de travail sur... « le blindage ». Affaire à suivre.

¹SQE = Sécurité Qualité Environnement

En savoir plus :

Les travaux à proximité de réseaux, OPPBTP.

La politique sécurité, GRTgaz.

Téléservice "Réseaux et canalisations".