Perchée à 1100 m. d'altitude, l'entreprise de menuiserie Bois et Béton a fortement investi dans la conception de ses nouveaux locaux pour améliorer les conditions de travail dans le respect de l'environnement.
En 2017, Bois et Béton déménage dans le village voisin, à Forest-Saint-Julien, aux portes du massif des Écrins (Hautes-Alpes). Pour concevoir ses nouveaux locaux, Guillaume Nicolas, son dirigeant, a fait appel au service Ingénierie de Prévention de la Carsat Sud-Est. Jean-Christophe Sollari est intervenu dès l'Avant-Projet Sommaire et il a géré le contrat de prévention signé en août 2016 avec la Carsat Sud-Est.
Les priorités du cahier des charges
- la ventilation,
- la température (chaud ou froid),
- les nuisances sonores,
- les risques liés à la manutention et à la circulation.
L’atelier a été livré en février 2017 et les bureaux en mai 2018.
LE MOT DU PREVENTEUR : « Très volontaire, Guillaume Nicolas a vraiment cherché à améliorer les conditions de travail. Il est allé plus loin que ce qui était prévu initialement. » Jean-Christophe Sollari, secteur Ingénierie de Prévention, Carsat Sud-Est
Poussières de bois : 2 dispositifs d'aspiration
L'exposition des salariés aux poussières de bois peut provoquer des maladies respiratoires et cutanées, voire cancérogènes à plus long terme. « Dans l'ancien atelier, le dispositif d'aspiration était largement sous dimensionné, que ce soit lors des travaux sur machines-outils ou de l'utilisation de l'outillage électroportatif », rappelle M. Sollari.
L’exposition aux poussières a été réduite, voire supprimée dans les deux cas :
- Machines à bois fixes : l'entreprise a investi dans un système complet d’aspiration, filtrage et stockage des poussières et copeaux.
- Machines à bois portatives : un système d’aspiration centralisé permet de capter les poussières à la source. L’outillage électroportatif est raccordé à un réseau d’aspiration secondaire.
Afin de réguler le débit d'aspiration, des clapets électropneumatiques sont mis en place. L'aspiration s'ouvre/se ferme automatiquement à l'allumage/fermeture de l'outil.
- Nettoyage du sol : le balai aspirateur est adaptable au réseau secondaire d’aspiration.
Pour les 2 dispositifs, les rejets se font à l'extérieur, dans des dépoussiéreurs.
Chauffage: la valorisation des déchets bois
C'est la montagne. En hiver, le thermomètre peut descendre jusqu'à -20°C. Dans les ateliers, l'ambiance thermique est une priorité.
Un système de valorisation des déchets en bois de chauffage a été mis en place.
Guillaume Nicolas : « Tous les copeaux et les chutes qui sont aspirés finissent dans le silo (situé à l'extérieur de l'atelier). Ils sont récupérés dans une presse à briquettes (sous le dépoussiéreur) qui les transforme en petites briques. Celles-ci sont acheminées automatiquement dans une caisse (à l'intérieur de l'atelier) et alimentent une chaudière à bois (sur la photo). » La boucle est bouclée. La chaleur générée par combustion des briques est transmise dans les ateliers à travers un réseau de gaines spécifiques.
Un plafond acoustique parfaitement isolé
Des panneaux sandwich assurent l'isolation de la toiture par l'extérieur, « de la mousse isolante polyuréthane 100 mm entre deux tôles, sur le principe de l’isolement des chambres froides ».
Pour absorber les bruits, des panneaux en laine minérale 50 mm ont été posés en sous-face de la totalité du plafond de l'atelier. Le niveau sonore a été ainsi très nettement diminué par rapport à l'ancien atelier.
Des portes sectionnelles motorisées et vitrées
Afin de faciliter les manutentions et les circulations lors des ouvertures / fermetures des deux portes sectionnelles de l’atelier, l'entreprise a investi dans 2 portes motorisées et vitrées conformes aux préconisations de la brochure INRS ED 950 « Conception des lieux et des situations de travail » (lien en fin d'article).
Guillaume Nicolas : « Ces portes sectionnelles sont très larges : 5 m. x 5 m. Ce dispositif facilite les circulations d'engins, améliore l'isolation acoustique et permet de mieux se protéger contre les intempéries. Qu'il pleuve ou qu'il neige, le camion peut s'avancer en partie à l'intérieur en marche arrière pour sécuriser la livraison des menuiseries. »
Les bandeaux vitrés des portes (4 m. x 0,60 m.) et les grandes fenêtres sur l’autre façade inondent l'atelier de lumière naturelle, complétée par un savant dosage de l'éclairage intérieur composé de 66 lampes LED au plafond.
Stockage des matériaux à l'extérieur
« Le précédent atelier étant très petit, les panneaux étaient rangés verticalement contre le mur les uns sur les autres, ce qui rendait les manutentions manuelles particulièrement difficiles », se souvient M. Sollari.
L'entreprise a installé des racks de stockage à l'extérieur des ateliers.
- Stables, robustes, adaptables, facilement configurables, ces racks de stockage sont conformes aux préconisations de la brochure INRS ED 771 « Les rayonnages métalliques » (lien en fin d'article).
- Les risques liés aux opérations de stockage des bois et panneaux sont réduits : chocs provoqués par les engins de manutention contre les structures de stockage, sous-dimensionnement, déformation, instabilité...
- Les engins de manutention se déplacent sans risque.
Prochain investissement : une cabine de peinture ouverte, pour vernir les meubles.
Investissement : Bois et Béton, Saint-Julien-en-Champsaur (05500)
Secteur, 4 salariés + 1 apprenti, surface ateliers 450 m2.
. Aspiration centralisée : 35 800 € HT
. Aspiration ponceuses 5 500 € HT
. Presse à briquettes 12 000 € HT
. Générateur d'air chaud 9 866 € HT
. Plafond acoustique 12 706 € HT
. Portes sectionnelles motorisées et vitrées 5 600 € HT
. Rayonnages 9 500 € HT
En savoir plus
ED 771. Les rayonnages métalliques. INRS, 2017.
ED 950. Conception des lieux et des situations de travail. INRS, 2011.
ED 6052. Installations d'aspiration de poussières pour des machines à bois portatives et pour le nettoyage. INRS, 2009.
Prévenir les risques liés aux poussières de bois. Dossier INRS.