Productrice de stores toiles verticales à Carros, l’entreprise s’est pleinement appropriée la démarche TMSPros depuis deux ans. Une initiative née d’une adéquation entre le programme national de la Carsat et la volonté des responsables successifs d’améliorer les conditions sur les postes de travail.
La formation d’une personne ressource puis la création d’un service dédié Hygiène Sécurité Environnement (HSE) sont venus consolider et structurer la prise en compte des troubles musculosquelettiques (TMS) au sein de l’établissement. Focus sur une démarche volontaire en plein développement que Thierry DELOIRE, Directeur général adjoint (DGA), souhaite dorénavant pousser à l’échelle du groupe.
Quand une philosophie d’entreprise se mue en politique HSE
Christian DUMAS, ancien directeur technique Griesser, a facilement adhéré à la mise en œuvre d’une démarche TMSPros sous l’égide de la Carsat Sud-Est, venue consolider un travail et une culture de prévention déjà présents dans l’entreprise. Après son départ, M. DELOIRE a souhaité renforcer « la philosophie de la marque Griesser en considérant la santé et la sécurité des travailleurs comme une obligation primordiale devant être traitée à part entière, en priorité, et non diluée dans un autre service ». Des obligations légales auxquelles il a répondu par la création d’un service dédié HSE. Il s’agissait alors « d’établir des responsabilités claires et définies et de mettre des moyens à disposition avec l’objectif d’obligation de résultat ».
La prévention des TMS s’est peu à peu intégrée à la politique HSE au travers notamment de Didier SAUNE, responsable HSE et de la montée en compétences de Nadine COPHORNIC, auparavant dans un service qualité sécurité environnement et aujourd'hui animatrice HSE-référente sur les TMS.
La formation au cœur de la démarche
Catherine ZAWLOCKI, contrôleur de sécurité à la Carsat Sud-Est, a en effet convaincu de la nécessité de former une personne ressource en interne pour permettre l’appropriation de la démarche et sa pérennisation : « Il est important d’avoir une personne capable d’élaborer et d’animer un projet de prévention des TMS en concertation avec les acteurs concernés (Méthodologie de projet – Outils de repérage et d’analyse des situations de travail pour une évaluation des risques TMS) ».
Le choix s’est judicieusement porté sur Mme COPHORNIC, sensible à la question de la prévention des TMS. Celle-ci a donc suivi une formation « personne ressource TMS » proposée par la Carsat Sud-Est dans le cadre du programme national TMSPros et dispensée par l’organisme de formation habilité ANALUSIS. Elle se déroulait sur cinq jours dont deux demi-journées en entreprise avec du travail en intersessions. Pour Mme COPHORNIC, cette formation s’est révélée très instructive et structurante.
Les compétences acquises (identifier les zones à risque de TMS, mettre en œuvre des actions préventives, apporter des solutions correctives...) et son affinité pour la sécurité ont permis à Mme COPHORNIC d’intégrer le service HSE dès sa création en 2022. « Mon ancienne activité portait davantage sur la qualité que sur la sécurité, hormis pour les urgences. Avec la création du service HSE, les TMS ne sont plus une option, c’est un travail au quotidien ancré dans la politique HSE ! »
L’animatrice HSE se dit aujourd'hui très motivée par le projet TMSPros sur lequel 600h/an lui sont allouées. Elle continue d’ailleurs d’appliquer et de partager ce qu’elle a appris, notamment avec M. SAUNE (photo) qui de son côté a passé un master de responsable sécurité et environnement qualité.
TMSPros : les atouts d’une approche participative
Sur les deux projets prévus en 2023, l’équipe chantier sera composée : d’un opérateur sur poste (intégration liée à la démarche), du chef d’ilot, de la maintenance, d’un éventuel fournisseur extérieur, du pilote M. DELOIRE, du co-pilote M. SAUNE, de l’animatrice Mme COPHORNIC et d’une personne méthode/planning. Un collaborateur venant des méthodes les rejoindra par la suite. Du temps sera donc spécifiquement libéré pour les réunions suivant un planning déjà diffusé à toute l’entreprise.
Pour en savoir plus sur la démarche rdv, sur Ameli.fr/rubrique entreprises/TMS Pros.
Cette organisation a été validée au préalable par le DGA, dont l’intérêt, la présence, l’implication et l’appui sont appréciés du service HSE. Selon Didier SAUNE, ce soutien associé aux délégations et à la force du service HSE permettent enfin de faire passer la sécurité avant la production. Il trouve aussi important que les personnes de terrain se sentent moteur dans la démarche. Sur le projet actuel du banc de test par exemple, Didier DERUELLE (photo) et les autres opérateurs valident les solutions ou demandent à ce que des réajustements soient réalisés. Celui-ci constate d’ailleurs des progrès depuis l’arrivée du service HSE. Grâce aux vidéos par exemple, il a pu observer les postures responsables de ses douleurs ! Il apprécie aussi les nouvelles installations telles que les caméras et écrans de contrôle de descente du store, les rails et boutons poussoirs facilitant l’accessibilité et la manipulation des stores (photos ci-dessous) … D’autres améliorations sont encore en projet.
Par ailleurs, la démarche permet de réajuster des actions précédemment menées mais non efficaces. Par exemple, le service HSE retravaille actuellement en mode projet sur une aide à la préhension qui ne peut pas être utilisée correctement en raison d’un environnement de travail insuffisamment étudié en amont (photo ci-contre).
Le service HSE veut aujourd'hui être présent partout : dans l’implantation des machines, les changements d’organisation, d’environnement… En outre, l’accueil des nouveaux arrivants inclut désormais un large volet sécurité : TMS, port de charge lourde, position pour le travail sur écran… les idées ne manquent pas !
La démarche TMSPros, qui sera reconduite dans les années à venir, a donc apporté de la structure, des outils et une méthodologie pouvant être réutilisés sur d’autres sujets que les TMS ou d’autres postes que ceux priorisés (photos ci-dessous).
Un avenir empli de projets !
Deux projets TMSPros par an seront déterminés à partir du DUERP, de la polyvalence au poste, et de l’indicateur « douleurs ressenties » traité par questionnaire. La décision de la direction industrielle du groupe de créer un service dédié « industrialisation et méthodes », avec une personne intégrant systématiquement chaque projet HSE, devrait apporter synergie et dynamique complémentaires. La prévention des TMS sera ainsi intégrée le plus en amont possible.
Auparavant, il s’agira de finaliser le projet en cours sur le banc de test en apportant les dernières améliorations pour éviter les TMS (photo). En parallèle débuteront les premières réunions autour du projet sur l’ilot toile (photos ci-dessous), sujet important nécessitant beaucoup de technicité. Mme COPHORNIC a déjà détecté un certain nombre de situations à risque de TMS au travers d’un diagnostic approfondi : port au-dessus des épaules, retournement au-dessus de la tête, action répétitive d’enroulement, etc. L’équipe chantier doit donc maintenant se réunir suivant le planning établi pour chercher des solutions. Celles-ci devront être validées par M. DELOIRE et seront présentées en Comité d’hygiène et sécurité (organe de la CSSCT) avant d’être mises en place. Entretemps, chacun mènera des actions de son côté suivant un plan défini.
L’animatrice HSE souhaite continuer à monter en compétences par le biais de la formation aussi bien sur de l’animation sécurité que sur des sujets d’ergonomie. Son objectif principal restant l’obtention concrète de résultats avec l’amélioration du quotidien des collaborateurs sur les conditions de travail. Un chantier un chantier qui avance !
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