En août 2021, l’installation d’une machine de découpe haute pression (HP) a redessiné l’organisation du travail de l’entreprise de métallerie DMG (Meyrargues, 13). Cette acquisition entrait dans le cadre du contrat de prévention signé en 2020 avec la Carsat Sud-Est, quatrième collaboration entre les deux acteurs.

Récit d’un partenariat « gagnant-gagnant » ayant permis d’améliorer les conditions de travail des employés tout aidant l’entreprise à se développer.

Une volonté commune de faire bouger les lignes

3min fev22 DMG photo 1L’entreprise DMG, créée en 1983, a été reprise par Jean-Claude GLAICHENHAUS (à gauche sur la photo) en 2011. L’activité se concentrait alors sur l’usinage et la chaudronnerie. Si la technologie de découpe laser était déjà utilisée en sous-traitance, une majeure partie des travaux s’effectuait manuellement (utilisation de disqueuse, de perceuses, etc.). La manutention de tôles pouvant peser jusqu’à 80 kg nécessitait d’avoir une très bonne condition physique.

Afin de réaliser des économies, s’est alors posée la question d’investir dans une machine de découpe à plat informatisée. Il s’agissait aussi, et surtout, de ne plus utiliser de disqueuse afin d’alléger la partie manuelle de découpe et d’éviter les risques (coupures, lombalgies...). Des discussions avec Frédéric TENENHAUS (à droite sur la photo), contrôleur de sécurité collaborant avec la société depuis une dizaine d’années, ont abouti à envisager l’intervention de la Carsat Sud-Est pour l’acquisition de ce matériel. Selon M. GLAICHENHAUS, « cette solution devait à la fois diminuer les risques en entreprise et représenter un intérêt économique. À partir du moment où il était possible d’obtenir ces résultats, il fallait y aller ! ».

Depuis 1983, la société DMG s’est fortement développée, passant d’un chiffre d'affaires d’1M€ à 2,5M€ environ et de 10 à 18 salariés aujourd'hui. Ces chiffres viennent conforter les décisions prises jusqu’à présent… Ainsi, si plusieurs technologies de découpe étaient proposées, M. GLAICHENHAUS a opté pour une machine « jet d’eau ». Explications.

Le choix de la haute pression pour améliorer les performances en réduisant la pénibilité !

3min fev22 DMG photo 2Pour le chef d’entreprise, l’investissement de 250 000€ devrait être rentabilisé en moins de 5 ans, ce qui était pour lui une condition nécessaire ! Il cite de ce fait les nombreux avantages déjà visibles :

  • possibilité de découper toutes les matières pour diversifier l’activité (métal, bois, carrelage, caoutchouc, verre, laiton, etc.),
  • pièces traitées à 100% en usinage auparavant pouvant être en partie d’abord travaillées en prédécoupe HP (gain de temps et économies),
  • découpe pouvant aller jusqu’à 20 cm d’épaisseur de métal,
  • technologie très simple d’utilisation contrairement à la découpe laser.

Deux personnes travaillent avec ce matériel Haute Pression (HP) : une sur la découpe et une sur la programmation (photo ci-dessus, Stéphane M.). « Cela nous a obligé à changer nos habitudes de travail, à apprendre à travailler en amont et sur fichier informatique », souligne M. GLAICHENHAUS.

Une pièce inox de 15 cm d’épaisseur se trouve justement en cours de prédécoupe (photo ci-dessous).

Découpe d’une pièce de 15 cm d’épaisseur (cylindre de base et pièce finale)

M. GLAICHENHAUS ajoute : « Cette pièce en usinage aurait demandé 3 à 5 heures pour enlever les copeaux. Là, avec la prédécoupe, il ne restera que 5 mm à enlever ! C’était vraiment le moyen de découpe le plus adapté pour nous. Aujourd'hui, nous vendons même des produits en sous-traitance à d’autres entreprises. Je pense que c’est l’un des meilleurs investissements que j’ai fait dans ma carrière ! ».

Exemples de découpes diverses (formats, épaisseurs, matériaux)

L’aide financière de la Carsat représente un énorme avantage selon lui : diminuant le risque de l’investissement, elle invite en contrepartie à réfléchir à des solutions qui améliorent les conditions de travail. Pour M. TENENHAUS, « la Carsat Sud-Est est présente pour aider les entreprises à trouver des solutions pour supprimer les risques identifiés et préciser avec elles les exigences des cahiers des charges ».

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Une recherche de solutions collaborative

3min fev22 DMG photo 3Trémie avec sable qui s’écoule

À chaque étape de conception, y compris lors de la phase d’évaluation des risques, une réflexion commune entre M. GLAICHENHAUS et M. TENENHAUS a porté sur la recherche de solutions en adéquation avec les objectifs de travail et de prévention des risques professionnels. Les décisions prises ainsi en amont ont permis d’investir de manière plus sûre dans du matériel performant et adapté aux besoins :

 
  • Deux trémies pour lutter contre les lombalgies

3min fev22 DMG photo 4La machine fonctionne avec de l’eau injectée à 4 000 bars. Elle doit au dernier moment être mélangée avec du sable. Il a donc fallu réfléchir au stockage et à la manutention des sacs de sables. Deux trémies de grand volume (photos) ont pour cela été achetées et installées à proximité de la machine à haute-pression. Un chariot élévateur permet d’y transférer une tonne de sable (soit 40 heures d’utilisation de la machine !). La mécanisation de cette tâche, identifiée dès la conception de l’installation, supprime un risque TMS pour le salarié.

 
  • Une pompe mise à l’écart pour réduire les nuisances liées au bruit

3min fev22 DMG photo 5Pour lutter contre le bruit lié à la pompe à eau, plusieurs solutions ont été envisagées. Suite aux discussions avec la Carsat Sud-Est et le fabricant en phase de conception, l’entreprise a décidé de construire un local séparé de l’atelier et d’y placer la pompe (photos ci-dessous). L’eau arrive par un tuyau avec une perte en pression minime et est alors mélangée au sable au dernier moment (photo ci-contre).

  • L’acquisition d’un chariot à ventouse en projet pour 2022

M. GLAICHENHAUS envisage d’investir dans un chariot à ventouse qui permettrait de soulever et déplacer des plaques de tôle très lourdes. Si les investissements paraissent élevés, il souligne que « le coup est jouable à partir du moment où les risques sont anticipés. L’aide de la Carsat est importante à ce niveau-là. Elle accompagne dans la prise de décision et dans la recherche des meilleures solutions. »

M. TENENHAUS se dit favorable à ce projet : « C’est une entreprise qui, sans être un mastodonte, a envie d’avancer. Elle a toujours suivi les préconisations et accepte de travailler avec nous sur la faisabilité. Cela nous motive à l’accompagner ! ». Le choix de technologies innovantes incite aussi la Carsat Sud-Est à participer. L’investissement est « gagnant-gagnant car il permet à l’entreprise de supprimer des risques auxquels étaient exposés ses salariés, tout en lui permettant de diversifier son activité et d’être plus performante techniquement » conclut le contrôleur de sécurité.

En savoir plus :

Documentation Carsat Sud-Est

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Vidéo :

Zoom sur les Ateliers Fumées de soudage

Documentation de l’INRS

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