Avec les drives, les clients commandent par internet, et passent ensuite prendre leurs achats. Un gain de temps apprécié, qui se traduit par un succès croissant de la formule. Néanmoins, côté salariés quels sont les enjeux en matière de prévention des risques professionnels? Comment se déroulent le traitement de la commande et le remplissage du chariot ? C’est ce que Solutions Prévention est allé voir. Visite d’un drive innovant et respectueux de son personnel.
Un design soigné, de grandes surfaces vitrées, des matériaux naturellement isolants... le drive de l’hypermarché Auchan de Martigues affiche d’entrée la couleur, celle d’une conception réfléchie et concertée.
Nous avons parlé du projet, avant même son démarrage, avec notre contrôleur de sécurité à la Carsat Sud-Est, se souvient Edouard Borrewater, responsable de la sécurité de l’hypermarché. Il nous a informés que la Direction des Risques Professionels disposait d’un service spécialisé dans la conception des lieux de travail. Nous avons ainsi bénéficié de conseils de structuration et d’aménagement avant même le début du chantier.
Ergonomie de la manutention
Les résultats de cette coopération se voient plus encore à l’intérieur du bâtiment, dans l’ergonomie des rayons et la rationalisation des cheminements.
« Le risque le plus probable, lié à la manutention est celui des troubles musculo-squelettiques, explique Edouard Borrewater. La solution : préparer la commande en minimisant les efforts physiques des opérateurs. Nous avons donc organisé les rayons en ce sens. Les articles les plus demandés sont placés à hauteur de main. Ils sont faciles à trouver, car ils possèdent une adresse précise sur le linéaire, et sont classés par catégories. Un préparateur traite une catégorie de produits à la fois. Il reste ainsi dans son secteur, avec ses articles à proximité immédiate et évite ainsi les déplacements inutiles. Puis, il change de secteur ».
Dans un drive déporté, c’est-à-dire extérieur au magasin, la préparation de la commande est en effet confiée à plusieurs opérateurs. Les courses du client sont donc constituées d’un assemblage de colis, réunis au moment de la livraison.
Marche avant
Les préparateurs placent les articles commandés sur des chariots à deux plans. Durant leur déplacement entre les rayons, ils suivent un chemin à sens unique, et ne peuvent se dépasser. « On ne fait pas la course ! » rappelle Edouard Borrewater.
Navigation électronique
Produits commandés, itinéraire, emplacement dans le rayon : tout est écrit sur le log, petit terminal wifi que les préparateurs portent au poignet. Un condensé d’information dans un module de 300 grammes. Léger ? Pas tant que cela... Sur le conseil de la Carsat Sud-Est, Auchan étudie la possibilité de le fixer sur le chariot.
Équipements tout temps
Les préparateurs de drive sont souvent confrontés à des ambiances thermiques inconfortables, notamment dans la partie froide, qui regroupe les rayons de frais et de surgelés. « Ici, tous nos surgelés sont placés dans des armoires vitrées, à -20°C. Seul le bras du préparateur est exposé au grand froid, et pour quelques instants, indique Nathalie Ducros, responsable du drive. Le reste du secteur froid est à environ 8°C. Chez nous, les préparateurs n’y restent pas plus d’une heure, et sont chaudement vêtus. »
« Un drive bien pensé concilie efficacité et respect de la personne.» Nathalie Ducros
Un drive en bonne voie
Autres bonnes notes relevées lors de cette visite :
- les grandes et hautes fenêtres, qui laissent entrer la lumière naturelle,
- les multiples mesures antichocs et anti-chutes (gants et chaussures de sécurité, tiroirs sécurisés, protection de bas de racks, et filets en hauteur),
- les racks dynamiques, qui mettent les articles à portée de main du préparateur,
- des quais et des zones de circulation balisés et sécurisés.
« Notre drive est en bonne voie, mais il reste encore à faire, affirme Edouard Borrewater. Prochaine étape : les chariots à fond constant, que la Carsat Sud-Est aimerait bien voir chez nous ». Et c’est, dit-on, bien parti. A suivre...