Présidente de la FNADEPA 83, association de Directeurs d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.

« Arrêts de travail, flambée des cotisations, turnover... ne laissons pas les choses en l’état. Adoptons les bonnes pratiques. »
Nathalie Viteau

Vous vous faites le relais des bonnes pratiques préconisées de la Carsat, et notamment des formations destinées aux directeurs d’EHPAD ? Pourquoi ?

Depuis 2011, je préside la FNADEPA VAR, Fédération de directeurs d’établissements et services pour Personnes Agées. Je m’efforce d’y promouvoir les notions de partage et de mutualisation des moyens. La diffusion de mesures de prévention des risques professionnels entre donc pleinement dans la logique de mon action. Je m’attache aussi à faciliter la prise de conscience des directeurs d’établissements et à stimuler leur réflexion sur ces risques.

La conscience du risque n’est-elle pas acquise ?

La prise en charge des personnes âgées doit être considérée comme un enjeu très important. C’est l’État qui finance les soins, et qui décide le ratio d’aides-soignants et infirmiers par résident. Avec l’accroissement rapide de la grande dépendance, la charge de travail a littéralement explosé, notamment pour les aides-soignantes.

Et avec un salaire à peine supérieur au smic, les nouvelles postulantes se font rares. On constate de plus en plus de burn out et de maladies professionnelles. Alors qu’il existe des moyens, qui sont proposés par la Carsat, en particulier les formations à la prévention.

L’intérêt de ces formations est-il bien perçu par les directeurs d’établissements ?

Ils ont obligation de désigner une personne chargée de diffuser les bonnes pratiques dans leur établissement. Mais ils n’en ont pas forcément les moyens. Le salarié désigné aura moins de temps à consacrer à ses tâches habituelles. Et cela coûte. Dans un premier temps, cette obligation est donc parfois mal perçue. Mais quand on prend le temps de leur exposer le gain de productivité qui en découle, le message passe. D’où la nécessité d’expliquer le bien fondé de la formation des personnels et l’intérêt de s’équiper de moyens techniques appropriés.

Insistez-vous aussi sur le financement de ces actions ?

C’est un des points clés : rappeler que, face aux risques et aux obligations, nous ne sommes pas seuls. La Carsat est là pour nous aider : elle peut nous conseiller et nous financer. Faisons appel à elle ! C’est une idée forte autour de laquelle je veux fédérer. Je prends souvent l’exemple de l’établissement que je dirige, vénérable bâtiment de 1880, et fort difficile à aménager.

Les spécialistes de la Carsat Sud-Est sont récemment venus sur place pour exposer les partenariats possibles avec leur organisme. Élaboration du document unique, concertation avec la médecine du travail, analyse du nombre d’arrêts de travail, ... il reste naturellement beaucoup à faire.

Nous avons notamment prévu de débuter des formations PRAP pour sensibiliser les équipes et les responsabiliser sur leur propre prévention. Nous sommes en bonne voie, et nous irons au bout de notre démarche. Dans l’intérêt de tous.

Notez-le !

  • Le 28 et 29 mai, formation destinée aux agents de prévention
  • Le 27 juin, formation pour les directeurs d’établissement
  • Les 5 et 7 novembre, session spéciale préventeurs « Améliorer sa démarche de prévention »