Le Manuel d’Amélioration Sécurité des Entreprises (MASE) est un système de management SSE destiné à améliorer la Sécurité, la Santé au poste de travail et l’Environnement. Créé dans les années 90 par les donneurs d’ordres du bassin pétrochimique de Fos-Berre l’Etang, le MASE s’étend aujourd'hui à 8 régions françaises et touche de nombreux secteurs d’activité. Gros plan sur le partenariat entre la Carsat Sud-Est et le MASE Méditerranée GIPHISE, avec Luc Decosse, administrateur du Groupement Hygiène Industrielle (GHI).
La certification MASE est un « passeport d’accès » sur les sites industriels. Racontez-nous sa genèse.
Dans les années 80, le développement de la sous-traitance sur les sites à procédé industriel a poussé les donneurs d’ordres de la région PACA à créer des comités techniques pour éviter les incidents. D’où la naissance de comités techniques épars. La création du GIPHISE en 2005 a permis de fédérer ces 4 comités techniques : MASE, GIES, GTIS, GHI.
Aujourd'hui, le MASE regroupe 8 structures régionales, 5 000 entreprises adhérentes, dont 150 donneurs d’ordres. MASE Méditerranée GIPHISE a des adhérents dans la pétrochimie, la métallurgie, la pharmacie, la cimenterie, les centrales nucléaires, l’aéronautique et l’aéroportuaire.
Le MASE Méditerranée a-t-il des spécificités ?
Oui. Ses 4 comités techniques. Ils n’existent qu’en région Méditerranée. Ils sont composés de spécialistes d’entreprises utilisatrices et intervenantes, de médecins du travail, d’hygiénistes, de responsables HSE... La Carsat Sud-Est intervient sur certaines thématiques.
Ces groupes de travail publient des guides ou des procédures applicables par tous et ils organisent des colloques. Ces outils sont particulièrement utiles pour les patrons de petites entreprises qui ont souvent la tête dans le guidon. Le but est d’harmoniser le niveau SSE en les mettant à la disposition de nos 750 adhérents.
Sur quelles thématiques avez-vous travaillé avec la Direction des Risques Professionnels de la Carsat Sud-Est ?
Les données de mesurage, la prévention des risques psychosociaux, l’application des textes relatifs à la pénibilité du travail… Laurent Roubin, contrôleur de sécurité à la Carsat Sud-Est, est intervenu dans le cadre d’un colloque sur le risque Amiante organisé par le GIPHISE. De son côté, l’ingénieure- conseil Bénédicte Tonnellier est intervenue sur la radio-protection le 22 octobre à la mairie de Martigues. Le champ est vaste.
Quelles sont vos relations avec les préventeurs de la Carsat ?
Nous faisons appel aux préventeurs uniquement pour du conseil. Notre lien est naturel. La Carsat Sud-Est a une expertise en matière de prévention reconnue. Les préventeurs sont à la fois sur le terrain et sur le conseil. Ils disposent d’un Laboratoire interrégional de chimie (LIRC). C’est un tout, avec l’INRS et tous les organismes de prévention qui gravitent autour.
Les préventeurs participent-ils aux comités techniques ?
Nous les associons à certains groupes de travail. Actuellement, nous travaillons sur le « Processus Travaux » des entreprises extérieures chez le donneur d’ordres. Un ingénieur-conseil interviendra sur la recommandation R474 (lien en fin d’article). On souhaite en effet faire appliquer cette recommandation à tous nos adhérents.
Il interviendra également le 11 décembre sur le nouveau logiciel d’évaluation du risque chimique SEIRICH. Par ailleurs, nous pouvons nouer des collaborations à plus long terme. La Carsat Sud-Est apporte ainsi régulièrement son expertise sur la problématique du soudage au sein du Groupement Hygiène industrielle (GHI).
Sa troisième intervention aura lieu en mars 2016. La CARSAT Sud-Est est systématiquement invitée aux réunions du GHI.
Vos adhérents demandent-ils à rencontrer les préventeurs ?
Oui, sur des arrêts d’unités. Certaines entreprises ont fait appel à la Carsat Sud-Est pour effectuer du suivi, du contrôle, des analyses. Mais globalement, les entreprises intervenantes en ont une image de « contrôleur ». La plupart de nos adhérents ne savent même pas que les préventeurs de la Carsat Sud-Est viennent du terrain !
Par exemple, ils ignorent bien souvent qu’ils peuvent faire intervenir le Laboratoire interrégional de chimie dans leurs locaux. Pourtant, avant de se lancer dans des investissements, une mesure sérieuse du niveau d’exposition des salariés est nécessaire pour déterminer les besoins en équipements. Nous les mettons en relation avec le Laboratoire.
Comment voyez-vous l’évolution de cette collaboration avec la Carsat Sud-Est ?
Notre volonté est d’inscrire ce partenariat dans la durée. Au sein des comités techniques, si la Carsat Sud-Est peut être force d’expertise sur certains de nos produits internes, nous souhaitons la faire intervenir systématiquement dans nos groupes de travail. Et il y a un second volet que nous souhaiterions développer : la Communication.
Que tous nos adhérents, et même au-delà, bénéficient des outils de la Carsat. Une « Matinée Employeurs » a eu lieu cette année au GIPHISE. Près de 50 entreprises ont participé. Dans ce type de rencontre, les échanges sont directs.
C’est l’occasion de faire passer des informations dont nos adhérents n’ont souvent pas connaissance. Les Aides Financières Simplifiées de la Carsat par exemple. 75% de nos adhérents ont moins de 50 salariés. Ils y ont droit.
La Carsat Sud-Est et la CPAM vont organiser une nouvelle « Matinée Employeurs » le 10 décembre à Lavera / Martigues dans des locaux prêtés par le GIPHISE. Près de 60 personnes participeront aux échanges.
MASE Méditerranée GIPHISE en chiffres
Association loi 1901, 35 sites industriels dont 26 Seveso, 750 entreprises intervenantes
Coût d’une certification MASE : 1 500 € (coût de l’audit à la charge de l’entreprise intervenante) + 245 € (adhésion annuelle pour une entreprise intervenante)
En savoir plus :
- Manuel d'Amélioration Sécurité des Entreprises version 2014
- Recommandation Cnamts R474 : Organisation des travaux de maintenance en tuyauterie et chaudronnerie sur sites chimiques et pétroliers.
- SEIRICH, outil d’évaluation et de prévention du risque chimique.