Comment faire émerger une culture de la prévention chez les jeunes embauchés ? Comment réduire les risques d’accident, dans l’intérêt des salariés comme dans celui des entreprises qui les emploient ? En abordant le problème par les deux bouts : celui de la formation initiale et celui de l’entreprise. Un nouveau programme débutera en cette rentrée 2014. Jusqu’en 2017, il s’appuiera sur des partenariats entre l’Éducation Nationale, les Carsat et les organisations professionnelles.

Synergie, un programme qui porte bien son nom

L’idée consiste à relier l’enseignement délivré sur les bancs de l’école à celui dispensé en entreprise par les tuteurs ou les maîtres d’apprentissage. Les futurs embauchés détenteurs d’un Bac Pro pourront disposer des connaissances de base en matière de prévention.

« Le programme vise à unifier le discours, à offrir à tous les acteurs de la formation un même regard sur la santé-sécurité, explique Bertrand Caubrière, Ingénieur-conseil à la Carsat Sud-Est. En effet, on observe parfois des contradictions entre ce qui est enseigné durant le cursus et ce qui est mis en œuvre sur le terrain de l’entreprise. La tâche n’est pas simple, mais nous disposerons de bons outils ».

À la chasse aux risques

Des planches didactiques seront notamment fournies aux tuteurs et aux maîtres de stage. « Elles mettront en scène, dans un contexte professionnel, des dangers non prévenus. Les apprenants, stagiaires ou apprentis, feront la chasse aux risques ». C’est emblématique du projet Synergie : une manière simple, concrète et pédagogique de faire passer un même message.

La Carsat Sud-Est travaille déjà avec deux académies de son secteur, celles d’Aix-Marseille et de Nice, et s’apprête à signer un accord avec une importante branche professionnelle. « Côté école, nous allons former plus d’une centaine d’enseignants pour ces deux académies ; côté entreprises, le syndicat professionnel sensibilisera ses adhérents à l’intérêt de cette démarche, et des formations pour les tuteurs et les maîtres de stage seront proposées ».

Des milliers de jeunes seront concernés par ce dispositif. « Rien que pour le Bac Pro visant la maintenance industrielle, précise Bertrand Caubrière, on compte plus de 500 jeunes  par an. On voit bien l’intérêt de dispenser une bonne formation initiale, avant même l’entrée dans la vie active ».

Il est essentiel de sensibiliser aussi les jeunes ingénieurs. Ces futurs cadres seront amenés à diriger des équipes, à concevoir des solutions et à imaginer l’entreprise de demain.

« Leurs décisions doivent être éclairées, insiste Bertrand Caubrière, car elles peuvent toucher la santé et la sécurité de leurs collaborateurs ou de sous-traitants. Bien formés, ces futurs cadres sauront intégrer la santé au travail dans leurs critères d’évaluation et de décision, et construire une véritable politique de qualité de vie dans leurs entreprises. »

L’ECM ouvre la voie

En mai 2013, l’École Centrale Marseille avait déjà signé, avec la Carsat Sud-Est, une convention par laquelle elle s’engageait à intégrer l’enseignement des bases en santé-sécurité dans son cursus. La promotion 2014, forte de plus de 300 diplômés, est sortie cet été avec des connaissances fiables sur ce sujet à enjeux. Une première signature qui devrait donner des idées à d’autres. Une autre école d’ingénieur prestigieuse s’apprête d’ailleurs à suivre la voie ouverte par l’ECM.

L’ECM est la première école du sud-est à s’être engagée pour la formation des élèves en santé-sécurité. Les 300 jeunes diplômés de la promotion 2014 offriront à leurs employeurs des savoirs adaptés à leur futur rôle de cadre. Ils leurs apporteront une nouvelle dimension humaine et seront en mesure d’épargner à leurs entreprises des problèmes parfois graves et onéreux.

Pour en savoir plus :

Le référentiel BES&ST