Comment mieux mobiliser des résidents dépendants tout en protégeant l’intégrité physique des salariés qui les déplacent ? C’est le défi que tentera de relever la nouvelle recommandation pour les EHPAD et les établissements de soins.

 La mobilisation des personnes dépendantes,  première cause d’arrêt de travail en EHPAD  et autres établissements de soins.

Cette recommandation, élaborée par des comités techniques nationaux de la CNAMTS, vise à réduire les risques professionnels auxquels les salariés des établissements de soins sont confrontés, et notamment les risques liés à la manutention de personnes. La recommandation prend aussi pleinement en compte les contraintes liées au contexte humain de cette manutention. Il s’agit en effet d’individus, et leur déplacement doit assurer confort, sécurité et dignité.

Mesurer le degré d’autonomie

Autonomie partielle, dépendance forte ou totale ? La recommandation fournit une méthode qui permet d’évaluer précisément la dépendance de la personne et d’adapter les moyens à employer pour sa mobilisation.

La personne doit-elle être aidée sans être soulevée ? Doit-elle être soulevée complètement, pour un transfert du lit au siège, par exemple ? Ou soulevée partiellement, pour se redresser dans son lit ? Le document détaille les situations rencontrées sur le terrain ; il fournit les grilles d’analyse pour mesurer les tâches à accomplir et évaluer les risques correspondantsIl délivre aussi les mesures de prévention à appliquer dans chaque type de cas.

Former et équiper

La nouvelle recommandation rappelle l’importance de la formation des personnels dans la prévention des risques liés à la manutention. Elle met aussi l’accent sur la nécessaire adaptation des moyens techniques.

Elle insiste en particulier sur les obligations faites aux EHPAD et autres établissements de soins, de mettre à la disposition des personnels des dispositifs appropriés pour supprimer toute manutention pondérale manuelle et pour réduire les efforts lors des manutentions sub-pondérales.

L’utilisation impérative de ces aides techniques s’impose aux employeurs des établissements du public et du privé depuis la fin de 2012.

Financer le progrès

La nouvelle recommandation va de pair avec une nouvelle aide financière : Bonus EHPAD & soins. Plus accessible que la précédente, elle s’adresse à tous les établissements de soins de moins de 50 salariés.

Rendez-vous sur le site www.risquesprofessionnels.ameli.fr pour découvrir les détails de la nouvelle recommandation EHPAD (R471) et sur www.carsat-sudest.fr pour les aides financières qui l’accompagne.

Prévention : trois jours pour changer la donne

Une session exceptionnelle de formation à la prévention des risques professionnels se déroulera dans les Bouches du Rhône, au mois de novembre 2013. Durant trois jours, des spécialistes animeront une formation pour les futurs animateurs de prévention en établissement médico-social. Ils leur enseigneront comment évaluer les risques, les prévenir, et analyser les accidents.

Ces professionnels expliqueront l’intérêt, pour l’établissement, de disposer d’animateurs bien formés. Ils proposeront aussi des solutions pour réduire les accidents du travail et les maladies professionnelles. Enfin, cette session permettra aussi aux chefs d’établissement de mettre leur structure en accord avec la réglementation en vigueur.

Pour profiter gratuitement de cette formation intitulée Prévenir mes risques professionnels, réservez dès maintenant. Attention ! Le nombre de places est limité.

  • Une Nouvelle Aide Financière
  • 50% de prise en charge pour l’acquisition de lève-personne sur rail plafonnier, dans une limite de 25000 €.

Le bain qui fait du bien

En 2009, la direction de l’EHPAD de Gémenos, prévoyant d’importants travaux d’agrandissement, fait appel au service conception de la Carsat Sud-Est afin de concevoir un aménagement de ses nouveaux locaux propice à la réduction des risques professionnels. En 2011, un contrat de prévention est signé entre les deux parties. Il couvre tout le spectre des risques, en mettant particulièrement l’accent sur les dispositifs qui diminuent les risques de Troubles Musculo Squeletiques et facilitent la manutention des résidents dépendants. La baignoire ergonomique à ultra-sons en est un exemple intéressant et innovant.

Une baignoire innovante et ergonomique

Le bain est source de bienfaits et de détente. Mais comment baigner une personne dépendante, peu mobile, et parfois douloureuse ? « Le concept de baignoire et de fauteuil élévateur, que nous venons d’acquérir avec le concours de la Carsat Sud-Est, permet de prendre le résident dans son lit et de le déposer dans son bain sans le soulever ni le manipuler, explique Chantal Didier, infirmière en chef de Flore d’Arc. On approche le fauteuil du lit, on ajuste la hauteur d’un doigt sur la commande électrique, le résident y glisse aisément, et en route pour le bain !

Il suffit ensuite de placer le fauteuil contre le bord de la baignoire. Le bras télescopique se déploie et dépose en douceur le siège et son passager dans le bain. Il ne reste plus qu’à piloter l’inclinaison du dossier pour immerger confortablement le baigneur. » Aucun effort physique pour le soignant, et aucune saisie ni traction pour le résident.

De plus, cette baignoire est équipée d’un générateur d’ultrasons qui assurent un nettoyage minutieux de la peau sans aucun contact. Un mode de lavage particulièrement apprécié par les grands seniors, dont l’épiderme devient parfois hypersensible et vulnérable. Une solution qui évite aussi au soignant de se pencher, de soulever et de déplacer le résident, mouvements à risques lors d’un lavage manuel. « Le bain redevient un plaisir » conclut Chantal Didier.

Le bain, en toute simplicité

Pour Martine Quenette, Directrice de l’établissement, c’est aussi une nouvelle occasion de partage. « En plus d’une prévention des TMS, ce bain est un moment d’échange privilégié entre le résident et le soignant, une opportunité de dialoguer sereinement. » La baignoire, réglable en hauteur, évite d’avoir à se pencher pour converser ou réaliser un geste. Elle est aussi dotée de sécurités qui régulent le niveau et la température de l’eau. Aucun risque de débordement ni de brûlure, et moins de stress pour les soignants.