C.A.V. est une petite entreprise d’assainissement, installée entre Cheval Blanc et Cavaillon. Quand Yannick et Nathalie Le Goff l’ont rachetée en 2005, c’était un hangar mal ordonné composé de vieux camions-citernes. Aujourd’hui, une flotte rajeunie occupe le vaste parking, et des opérateurs fringants griffés aux couleurs de la société accueillent le visiteur avec chaleur et professionnalisme. Mais la dernière fierté du patron, c’est le nouveau camion. Il est bleu, et de taille impressionnante. « C’est un gros investissement, mais très productif. Notre métier est rude ; toutefois on peut faciliter le travail en se dotant des bons équipements. Et des bonnes méthodes. »

 Pompage, curage de fosses, dégorgement de canalisations : un métier étonnamment technique.

Une culture qui a pris

Yannick Le Goff a fait ses classes chez Veolia et a importé chez CAV sa culture de la rigueur et de la prévention. « Pour ce camion, nous avons élaboré un cahier des charges très particulier, explique Yannick Le Goff. Je tenais en effet à ce qu’il soit facile et sûr à conduire, car nous roulons beaucoup. Il fallait aussi que les tiers qui peuvent se trouver à proximité du camion ne soient pas exposés lors des manœuvres du véhicule, ou lors de l’utilisation des équipements sous pression. Je voulais aussi que la machinerie de curage et de pompage soit utilisable sans effort physique. Et je tenais absolument à ce qu’on n’ait plus à escalader la citerne pour l’ouvrir, au péril de sa vie. »

Risques routiers et chutes de hauteur

Sollicitée pour des conseils et une participation financière, la Carsat Sud-est n’a pas hésité à soutenir la démarche de ce chef d’entreprise innovant. Elle a donc financé une part de l’investissement.

«  La Carsat a participé à près de 30% de l’investissement total. Cette aide nous a permis d’équiper le camion d’une direction assistée, d’une boîte robotisée 12 rapports, d’un ralentisseur électrique, d’un siège conducteur suspendu et d’un toit ouvrant dans la cabine. Confort de conduite assuré ! Pour la sécurité des tiers, cette aide a financé partiellement les grands rétroviseurs électriques verticaux qui surveillent les flancs du camion et les rétroviseurs horizontaux qui permettent de voir au pied de la cabine, et devant le camion ».

Le véhicule est en effet si haut qu’on ne peut voir, sans cela, une personne qui se tiendrait juste devant la cabine, ou à l’aplomb des portes, près des roues avant.

« Ces rétroviseurs sont très rassurants pour nos chauffeurs, qui voient la totalité de leur champ de manœuvre » précise Y.Le Goff. Le concours de la Carsat a aussi permis d’ajouter l’assistance hydraulique pour l’enroulement des tuyaux, ainsi que l’ouverture pilotée de la cuve. « Les tuyaux se rembobinent sans effort, d’un doigt sur le joystick. Et plus besoin de monter sur la citerne pour déverrouiller les volants qui fixent l’arrière de la cuve, c’est maintenant du presse-bouton », dit-il avec un soulagement évident.

Risque chimique et bactériologique

Le nouveau camion-citerne est la partie émergée de la démarche de CAV. Comme le ferait une grande entreprise, cette PME déroule une logique de prévention sur tous les plans.

« Nous sommes exposés à des risques qui peuvent affecter nos opérateurs et leurs familles, nos clients, les usagers des routes où nous intervenons et même l’environnement. En plus du risque routier et des chutes de hauteur, risques qui persistent avec les camions-citernes traditionnels, nos interventions exposent à des dégagements de gaz toxiques ou explosifs, au risque bactériologique, ainsi qu’aux dangers inhérents à la manipulation d’équipements sous pression. Une erreur de manipulation a vite fait d’emporter un doigt, ou de projeter un homme au sol.

Une démarche globale de prévention

Ces dernières années, en France, des opérateurs sont morts asphyxiés dans les égouts. Nous avons donc adopté une démarche globale, qui va de l’organisation du travail à la mise au point de parades techniques, en passant par la formation approfondie de nos opérateurs. On ne peut se prémunir de tout, mais on peut réduire les risques. Ainsi, je propose toujours à mes clients la sécurisation des chantiers : évaluation des risques, et si nous devons descendre dans un ouvrage, utilisation de détecteurs d’atmosphère et pose d’un tripode d’extraction, pour remonter l’opérateur en cas d’urgence. C’est l’intérêt du client autant que le nôtre. De toute façon, je ne risque pas ma vie ni celle de mes gars pour un chantier. »Y.Le Goff

Des détails qui comptent

Les vêtements de travail  ne doivent pas polluer le domicile des salariés. Chacun a son paquetage quotidien de linge propre (linge de corps, jean, t-shirt blanc, cotte, et une paire de gants neufs pour le client qui voudrait s’approcher du chantier, savon, serviette, lingettes et cirage pour les chaussures). Le linge est lavé tous les soirs et séché sur place, de même que les gants et les bottes.

Les idées de CAV vous inspirent ? Pour en savoir plus : Cavaillon Assainissement Vidange, 84460 Cheval Blanc - Tél. 04 90 71 32 80 ou Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.