Solutions Prévention a analysé pour vous un cas d’électrocution survenu récemment. L’accident s’est déroulé dans les ateliers d’une entreprise de services aux industries et à la grande distribution, lors d’une opération périodique de maintenance.
LES FAITS - Un opérateur de l’entreprise allait procéder à l’entretien courant d’un équipement mobile fonctionnant en triphasé. En mettant l’appareil sous tension au moyen de deux rallonges électriques connectées entre elles, il constate que le moteur tourne dans le mauvais sens. Il lui faut donc inverser les phases.
Il suit alors la procédure instaurée par l’entreprise. Cette procédure consiste à démonter, à l’aide d’un tournevis, une broche de la rallonge et à inverser deux phases. En prenant soin, bien sûr, de débrancher au préalable la prise côté alimentation.
Une erreur fatale
Au moment de l’accident, les deux rallonges se trouvent au sol : celle que l’opérateur vient de débrancher, et la deuxième toujours connectée au tableau électrique. L’opérateur saisit la rallonge sous tension et entreprend de démonter la broche avec le tournevis. Il entre en contact avec le courant de 380 volts. Les dispositifs de protection différentielle en tête de ligne ne permettent pas d’éviter le pire : l’opérateur perdra la vie.
L’ANALYSE – L’entreprise avait pour habitude de faire procéder de la sorte. Pourtant, il existe une solution technique adaptée : un inverseur de phase placé sur la broche d’alimentation de l’équipement mobile. En quelques secondes, et un demi-tour de tournevis dans une encoche, on permute les connexions. Aucun risque électrique, car pour accéder à l’encoche, située entre les broches, il faut nécessairement retirer le cordon d’alimentation. Coût d’un inverseur de phase : 250 € HT.
Pour éviter que l’accident se reproduise
La Carsat Sud-est a demandé à l’entreprise de mettre en sécurité l’ensemble de son parc d’équipement mobile. La Caisse a également établi une fiche de signalement à l’INRS afin de promouvoir l’utilisation de cette technique auprès des fabricants.